Le semestre dernier, j’ai lu un article qui parle de la « pornographie de la pauvreté ». L’article critique la définition corrompue de la pauvreté, une des violences structurelles la
plus normalisée au Mexique.
Je me sens très identifiée avec cet article et en même temps, je me sens très impotente. La note journalistique explique comment la pauvreté est utilisée comme manipulation gouvernementale ou capitaliste, à travers les photographies. Aujourd’hui la pauvreté est utilisée comme propagande. Les institutions gouvernementales, les ONG, et la société civile disent tous qu’ils veulent éradiquer la pauvreté, mais ils ne savent pas en quoi cela consiste. La seule chose qu’ils font, et donner de l’argent et faire beaucoup de photos pour pouvoir dire qu’ils sont des super héros.
Je déteste la « pornographie de la pauvreté » ! Je déteste quand mes amis font une photo pendant leur service social et après ils la montrent sur Instagram et Facebook avec une phrase qui dit: “Je vis pour servir”. Faire ça, c’est comme une campagne de publicité qui dit: “Regarde moi, je suis un saint parce que j’ai de l’argent et j’aide les pauvres”. La pauvreté ne s’arrêtera pas avec une photo. D’abord, ce n’est pas une chose qui peut se prendre en photo. Le visage d’une personne basanée, âgée, en sueur pour avoir travaillé
beaucoup d’heures n’est pas de la pauvreté. La pauvreté est un système d’inégalités invisibles et intangibles ! Tu ne peux pas photographier la pauvreté ! C’est une chose qui se
vit.
Je pense que sans une compréhension correcte de cette structure violente, on ne pourra pas faire grand chose pour l’éradiquer. Pour le moment, je crois que nous continuerons à consommer cette « pornographie » de la pauvreté que les moyens de communication nous donnent, jusqu’au jour où quelqu’un nous ouvrira les yeux.